À Gilles Carle, de la vie dans les maux.

7 décembre 2009 at 21:04 (Hommages)

D’entrée de jeux, je dois spécifier que je ne suis pas la plus grande admiratrice de l’œuvre de Gilles Carle.  Elle m’a toujours un peu accrochée et c’est la faute de mes racines conservatrices que ma mère m’a inculquée malgré moi.  Bernadette  (Micheline Lanctôt dans La vraie nature de Bernadette, 1972) qui masturbe des vieux afin de leur donner un peu de bonheur, Michèle Richard à quatre pattes habillée façon chevreuil sexy (La postière, 1992), le tout m’a toujours refroidie les ardeurs de la passion cinématographique.  C’est mon côté prude qui ressort.  Je me souviens de toutes ces rumeurs méchantes et jalouses envers sa bien-aimée Chloé Ste-Marie de trente-quatre ans sa cadette qui est devenue une force de frappe d’une beauté admirable avec le temps et son dévouement envers l’homme qui l’a mis au monde, selon ses dires, est admirable.   Mais tout ça, c’est du passé, il faut célébrer.

Il est donc temps que je m’incline devant l’homme et son œuvre, car l’œuvre de Gilles Carle est primordiale.  Il a poussé les conventions, il a mis de la folie dans notre cinéma, il a déliré notre cinéma et c’est tant mieux. C’est un pionnier du cinéma québécois moderne étant l’un des premiers à avoir passé du documentaire à la fiction avec La vie heureuse de Léopold Z en 1965.  Mais il ne faut pas oublier que c’est lui qui nous a fait découvrir le poète Gaston Miron avec la fondation des éditions L’Hexagone, juste pour ça il mérite tous les honneurs du monde!  Il était aussi compositeur et peintre et il a fait découvrir à son peuple de nouveaux talents féminins : Carole Laure, Chloé Ste-Marie.  Bien sûr, on doit remercier la France et le Festival de Cannes de l’avoir révélé à son peuple, car c’est le premier réalisateur québécois à avoir présenté un film en compétition pour la palme d’or et à nous montrer sans honte sur le vieux continent avec La vraie nature de Bernadette en 1972.  Debout, fier, inventif et amoureux de la nature, il est resté jusqu’à la fin, malgré la maladie, malgré la transformation de son corps en prison par la maladie de Parkinson, un homme de grande ouverture envers la vie et un combattant hors pair.

D’autre part, plusieurs ont déploré les funérailles nationales qu’il a reçues, ma mère y comprise et ça m’a choquée…beaucoup…passionnément…à la folie.  « Nos impôts vont payer ses funérailles maudit! »  Ben voyons?!!?  Vos impôts paient du caviar et du homard à la tonne, qui se broie dans des estomacs déjà bien remplis depuis la nuit des temps et vous allez chialer pour des funérailles nationales attribuées à quelqu’un qui a su nous représenter à travers le monde en image et en mots?  Quelqu’un qui n’avait pas peur de ses origines métisses et québécoises.  À ceux-là, je vous réponds ceci, vous avez droit à vos opinions bien sûr, mais comme le dirait si bien mon ami Léopold Z Tremblay : « L’ignorance, c’est comme la science, ça pas de borne! »

Voilà, le doux et le méchant sont sortis.  Je dois donc revoir l’œuvre au complet pour m’en faire mémoire d’une nouvelle façon et peut-être d’une plus belle façon ou dû moins d’une plus façon plus libérale.

Monsieur Carle…Merci et bon party avec Falardeau, Jutra, Perrault et tant d’autres!  Et une chose s.v.p., protégez-nous de la merde cinématographique de chez nous!

Pour voir des dessins érotiques de Gilles Carle :

http://www.gillescarle.ca/

Et longue vie à la maison Gilles Carle :

http://www.maisongillescarle.org/#/accueil

Et puis, merci à l’ONF pour diffuser gratuitement quelques une de ses premières œuvres sur son site :

http://www.onf.ca/explorez-par/realisateur/Gilles-Carle/

Et puis un coup parti, allez voir sa filmographie :

http://www.imdb.com/name/nm0137345/

Bon cinéma!!

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