Laurentie de Mathieu Denis et Simon Lavoie

17 octobre 2011 at 19:54 (FNC 11 40 ans, Tac-tic critiques)

Ah ben tu parles. Si je m’attendais à ça. Un dimanche soir automnal maussade. Le corps latent, le cœur penchant pour un emmitouflage en règle dans les couvertures douillettes, un livre sous les yeux. En contrepartie, j’avais la tête curieuse de voir l’œuvre Laurentie. L’idée prenait de plus en plus de place. J’en avais entendu du bien et du mal. Un certain cinéaste québécois en vue aurait même donné le qualificatif de raciste au film. On m’avait parlé de la lenteur, de la poésie, de la performance incroyable, de la difficulté à absorber le film et j’en passe des vertes et des pas mûres.  Le film avait été choisi pour le Festival de films de Karlory Vary en République tchèque en juillet dernier.

À part la lenteur du film, les plans longs et attentifs au sujet principal, Louis 28 ans dépressif interprété avec maitrise par Emmanuel Schwartz, je ne m’attendais à rien. J’en suis sortie soufflée, estomaquée par ce message si fort, par cette caméra qui bouge à peine devant l’insoutenable douleur de nous. Mon Québec, ma génération, engloutis dans le marasme, cette paralysie suffocante, cette inertie inconfortable. On regarde le monde en ne pensant qu’à nos rêves individuels oubliant que nous avons été construits par des rêves communs. Les rêves d’une communauté tricotée serrée. On s’est fragmenté, on s’est perdu et l’on ne sait plus où l’on en est. Pourtant, on a beaucoup… ou presque.

La poésie est omniprésente dans Laurentie. Dès le départ, nous retrouvons le célèbre recueil que tous les collégiens ou presque ont dû se procurer : La poésie québécoise par Laurent Mailhot et Pierre Nepveu. Un incontournable qui bouclera, d’une façon, le message du début à la fin. La poésie qui persiste également à la fin de certaines scènes et s’inscrit en douleur sur l’écran.

Une poésie de douleur perçue également à l’intérieur du cadre que nous propose de temps à autre une caméra fixe laissant parler un homme qui marche vers la sortie de l’Église en traversant des tables sur lesquelles des denrées alimentaires sont installées ou alors Louis entouré de ses deux amis écoutant une symphonie classique et buvant leur bière. Deux scènes magistrales loin du surplus spectaculaire. De la sobriété, de la dureté, des vérités à peine voilées.

Raciste? Non, je n’en crois rien. Percutante vérité? Oui. Delà, saurons-nous enfin nous soulever de nouveau? Est-ce enfin une prise de conscience qui nous remettra sur les rails? Soyez impatients de le voir sur nos écrans si vous êtes prêt à en prendre le risque. C’est le film d’une vie créé au début de celles de deux esprits dont j’ai très hâte de voir la suite.

Je viens vraiment de rater la première du film Décharge de Benoit Pilon (Ce qu’il faut pour vivre) pour écrire ce billet. À l’impérial en plus!!

Plus de détails sur Laurentie :

Un texte de Normand Provencher du Soleil : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/le-soleil-a-karlovy-vary/201107/03/01-4414647-laurentie-avoir-mal-a-son-quebec.php

Détails et affiche magnifique sur Cinoche.com : http://www.cinoche.com/films/laurentie/index.html

 

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La beauté Baillargeon

17 octobre 2011 at 18:52 (Aventures parallèles, FNC 11 40 ans, Hommages)

Le FNC est commencé depuis près d’une semaine déjà. 40 ans de cinéma novateur. Bien que mon pas soit au ralenti côté cinéma depuis le TIFF, le tout attribuable à plusieurs éléments dont une montée des heures de travail et donc de gagnage de croûtes. C’est dur de résister au paiement de loyer, des comptes et de se vautrer dans les grilled cheese. J’ai trop repoussé l’écriture des films à voir, des suggestions pour le FNC, que je n’ai finalement rien écrit jusqu’à aujourd’hui. Il a suffi d’un commentaire de ma part sur le film 30 tableaux de Paule Bailllargeon sur Twitter et une mention du compte de l’ONF sur ledit commentaire pour que je m’assoie et parte à la rencontre de l’écriture.

Me voici donc deux jours après le visionnement de 30 tableaux de Paule Baillargeon. Un film créé grâce à sa résidence à l’ONF. J’avais rencontré madame Baillargeon à la fin janvier 2010, alors que la cinémathèque faisait une rétrospective de son œuvre. Une rencontre inoubliable avec Olivier, cofondateur et animateur de l’émission Cinéclectique à CISM, dans laquelle j’étais chroniqueuse. On lui avait offert un martini, elle avait été d’une gentillesse, d’une franchise infinie. Elle avait alors reçu le premier prix French D’or, elle l’avait bien rit. C’était juste avant le visionnement de son film Le sexe des étoiles, j’étais sortie presque en larmes de la cinémathèque après l’entrevue. Mon cœur bondissant, mon corps palpitant après une rencontre d’un bonheur inexplicable. Jamais attendre l’autobus n’avait été une expérience si réjouissante.

Pour plus de détails sur l’expérience: https://amenicart.wordpress.com/2010/01/27/je-l’ai-fait/

French d’or : https://amenicart.wordpress.com/2010/01/22/prix-french-dor-hiver-2010-remis-a/

 

 

Comme vous l’avez sentie, j’ai une grande admiration pour Paule Baillargeon. Plusieurs points en commun nous relient malgré les années qui nous séparent. Cette colère inassouvie, un état d’urgence envers les injustices, surtout ceux reliés au féminin. Et puis sa beauté, une beauté franche et naturelle. Ce n’est pas un point commun, mais un point d’admiration. Je déplore activement le fait que certaines femmes qui ont défriché les terres vierges de la culture et de l’émancipation des femmes au Québec tombent présentement dans les pièges mercantiles qui nous assaillent concernant la beauté. Je hurle de savoir que certaines de ces femmes qui ont tenu le fort, malgré eux peut-être, du modèle de la force et de l’intelligence féminine s’en remettent  aux soins de l’esthétique plastique pour ne pas perdre une image au détriment d’une autre qu’elles ont peur de voir et qui est, relativisons les choses, reliée au cycle naturel de la vie. Que nous montrez-vous maintenant? Que nous devons passer sous le bistouri pour s’appartenir dès un certain âge, pour continuer à avoir une voix lorsque les rides de la vie apparaissent? Qu’est-ce qui vous a fait baisser les bras? Je croyais que vous aviez plus de force et d’expérience que ça, c’est du moins ce que vous aviez laissé sous-entendre à tant de femmes et d’hommes qui vous admirent. Vous avez encore beaucoup à dire, mais vos visages sont maintenant malsains. Alors que la femme invisible (terme emprunté à madame Baillargeon) est de mise sur la plupart des tribunes, dans le supposé idéal de beauté, dans les publicités de bière comme  dans celles de balais avec moumousses rechargeables. On en est encore là… hélas.

Ceux qui auront lu le paragraphe ci-haut et qui en auront déjà assez, je ne vous conseille pas 30 tableaux de Paule Baillargeon. Ce n’est pas pour vous. Ce film n’est pas colérique ni ne regarde le passé d’un air malsain.  Ce film parle de l’intériorité bouillante d’une artiste. Une artiste qui a su se questionner, d’hier à aujourd’hui, de façons passionnées. La source du questionnement est expliquée, pas énormément dans les détails, mais on comprend et surtout on réfléchit. Un portrait intimiste d’une artiste dont la voix est importante. Une incursion par les dessins de la principale intéressée et l’animation de ceux-ci. Des dessins de blessures, de bonheur intime entre Val-d’Or et Montréal. On commence tous les tableaux par l’âge avec l’appellation : « J’ai 64 ans. J’ai 27 ans. J’ai 60 ans. J’ai 10 ans. » On va et on vient dans l’âge en illustrations construites de mots narrés et d’images colorés. On parcourt ainsi les divers événements marquants de la vie personnelle de la réalisatrice de La cuisine rouge.

Plusieurs générations étaient représentées lors de la deuxième représentation. La réalisatrice a humblement répondu aux questions et a reçu les divers commentaires remplis d’espoir de part et d’autres. Certains auraient aimés passer la soirée à prendre des martinis avec l’artiste, je suis de celle-là.

Le film 30 tableaux de Paule Baillargeon, produit par l’ONF, devrait sortir au mois de mars 2012.

Pour plus d’informations sur le film, voici quelques liens intéressants :

ONF (Investigateur du film) :

http://blogue.onf.ca/2011/10/11/trente-tableaux-dans-la-vie-de-paule-baillargeon/

Entrevue à l’émission Désautels de la radio de Radio-Canada :

http://www.radio-canada.ca/emissions/desautels/2011-2012/chronique.asp?idChronique=178388

André Duchesne de La presse pose cinq questions à Paule Baillargeon :

http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/entrevues/entrevue/15857-cinq-questions-a-paule-baillargeon.html

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Listes TIFF 11

19 septembre 2011 at 19:50 (TIFF 11)

Une partie des gagnants

Suis-je surprise que Philippe Falardeau ait gagné le prix du meilleur film canadien avec Monsieur Lazhar? Non, pas le moins du monde. Falardeau est un chouchou du TIFF. Félicitations au cinéaste et à son équipe.

Anne Émond, avec son film Nuit #1, n’a pas remporté le prix du meilleur premier film canadien, qui est allé à Nathan Morlando pour Edwin Boyd, film que je n’ai pas vu. Par contre, la cinéaste  a reçu une mention spéciale, qu’elle mérite, puisque son œuvre est vraiment incroyable !

Le prix du public du TIFF 11 (CADILLAC PEOPLE’S CHOICE AWARD) est allé, avec grande surprise, au film Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki (Caramel). Le film avait eu de belles réactions à Cannes, je n’en ai vu qu’une partie en librairie média, malheureusement. On retrouvait également le film Starbuck de Ken Scott comme finaliste au prix du public.  Je suis bien heureuse que le film de Labaki est reçu cet hommage. J’ai par contre des doutes sur l’authenticité de ce prix, soi-disant, choisi par le public. J’ai vu des représentations où le public à montrer un intérêt retentissant lors des projections, que les titres étaient sur toutes les lèvres, que le bouche à oreille amenait une influence considérable, mais qui ne sont pas dans les finalistes. Ça me rend perplexe.

Liste des films vus

(Pas nécessairement dans l’ordre de visionnement)

  1. Beauty de Olivier Hermanus
  2. Moneyball de Bennett Miller
  3. Ora de Philippe Baylaucq
  4. We Ate the Children First d’Andrew Cividino et Geoff Smart
  5. Surveillant de Yan Giroux
  6. Ides of March de George Clooney
  7. Pina de Win Wenders
  8. Play de Ruben Östlund
  9. Avalon de Axel Petersen

10. L’Apollonide : Souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello

11. A Dangerous Method de David Cronenberg

12. Le premier homme de Gianni Amelio

13. Descendants d’Alexander Payne

14. 360 de Fernando Meirelles

15. Dark Horse de Todd Solondz

16. Take This Waltz de Sarah Polley

17. Nuit #1 d’Anne Émond

18. Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau

19. Shame de Steve McQueen

20. Albert Nobbs de Rodrigo Garcia

21. W.E. de Madonna

22. Café de flore de Jean-Marc Vallée

23. Friends with Kids de Jennifer Westfeldt

24. Wuthering Height d’Andrea Arnold

25. Page Eight de David Hare

26. Marécages de Guy Édoin

27. Funny Man de Martin P. Zandvliet

28. Pink Ribbons INC. de Léa Pool

29. Faust d’Alexandr Sokurov

30. Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

31. Alps de  Yorgos Lanthimos

32. Anonymous de Roland Emmerich

33. Twixt de Francis Ford Coppola

34. Your Sister’s Sister de Lynn Shelton

35. Un heureux événement de Rémi Bezancon

36. Other Side of Sleep de Rebecca Daly

37. Winnie de Darrell J. Roodt

38. Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki

39. Little Theatres: Homage to the Mineral of Cabbage de Stephanie Dudley

40. The Love We Make d’Albert Maysles et Bradley Kaplan

41. Volcano de Rùnar Rùnarsson

42. Roméo Eleven d’Ivan Grbovic

43. Memories of Idaho de James Franco et Gus Van Sant

44. Tyrannosaur de Paddy Considine

45. Into the Abyss de Werner Herzog

46. Turin Horse de Bélà Tarr

47. Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Love

48. Une nuit avec toi de Jeanne Leblanc (Hé ! Hé ! J’ai finalement décidé que ce serait mon dernier film vu à Toronto… Je l’ai regardé en quittant la ville. Bravo Jeanne !!)

Liste films chouchou

 

  1. Pink Ribbons INC. de Léa Pool
  2. Nuit #1 d’Anne Émond
  3. Your Sister’s Sister de Lynn Shelton
  4. W.E. de Madonna
  5. Tyrannnosaur de Paddy Considine
  6. Shame de Steve McQueen
  7. Descendants d’Alexander Payne
  8. Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau
  9. Marécages de Guy Édoin
  10. 10.  Pina de Wim Wenders

Mention spéciale à Friends with Kids, Moneyball et Albert Nobbs. Ce n’est pas que les autres films sont mauvais, bien au contraire, mais l’expérience globale était moins marquante. Je remarque que le top quatre contient des films de réalisatrice. Les femmes ont rockées le TIFF cette année !! Yahoo ! Il y avait d’ailleurs 15 films réalisés par des femmes dans les grandes catégories du festival (Gala, Special Presentation, Masters) comparativement à 5.5 l’an passé. Le point cinq est attribué à un film ayant deux réalisateurs au commande, un homme et une femme.

Rencontres

Merci aux belles rencontres, aux personnes formidables qui ont croisés mon chemin ! Ça fait partie de la magie des festivals de films.

  • Simon! Tu rocks! Merci pour tout, c’était super et délicieux!! Je penserai maintenant à toi en rajoutant du poivre. Attention, tes oreilles risquent de siler souvent! Bonjour à Marie-Soleil!
  • Rougette, contente de t’avoir vu! Rien n’arrive pour rien. Profite bien du Chili!
  • Jeanne! J’ai hâte de te revoir et de continuer à parler cinéma! Merci pour le film!
  • Véronique! Contente d’avoir fait ta connaissance! J’espère qu’on pourra aller prendre un café bientôt!
  • Sophie! Ce fut trop court… On est dû pour un souper arrosé.
  • Peter? Love you!
  • Norm & Charlotte : Wow! Thanks for the love of films and the conversation! Truly an honnor meeting you.
  • The woman at the River Phoenix films : Thanks! Forgot to ask your name, but it was great to talk to you!
  • Clara! Ah Clara! Merci Clara, c’est toujours bon de se revoir.
  • Les collègues de la librairie média, parce qu’ils sont vraiment sympathiques et qu’ils se rappellent de ton nom après le bonjour de rigueur. Tu sens alors que tu fais partie de la famille. À l’an prochain!
  • Les réalisateurs qui ont offert des classes de maître ou des rencontres après les projections : F.F. Coppola (Me and you, it’s for life!), Lynn Shelton (tu as maintenant une nouvelle admiratrice!), Paddy Considine (je t’aurai bien frenché, mais t’arrêtais pas d’évoquer ta femme…), Wim Wenders (désolée ne pas avoir pu rester plus longtemps), Philippe Falardeau (un conseil : arrête de dire que les Québécois te traitent de traître parce que tu présentes tes films à Toronto, pus capable!!! Tu le répètes chaque fois, changes de cassette. Félicitations pour le prix!), Jean-Marc Vallée et tes actrices, Madonna (trop court comme présentation).
  • Les conférences de presse et ses artisans. 

Les bons moments

  • Les rencontres, les soupers et les films bien sûr! Être, par deux fois, dans la même salle que Brian De Palma, check!
  • Le London Fog (Earl Grey, Lait de soya, vanille) de Teaopia et son charmant serveur britannique… mmm…
  • La gélato (je m’en mords les doigts de ne pas y être retournée…)
  • La découverte d’une nouvelle librairie préférée (Theater Books) et l’achat d’une pièce de Stephen Adly Guirgis que j’adore! Je l’ai découverte 2 heures après une séance d’autographe de Roger Ebert suite à la sortie d’un livre autobiographique. Et maudit!
  • Fressen et son repas gratuit
  • Les Burt’s Bees à prix réduit
  • Avoir rocké mes Fluevog!
  • La publicité de Cinéplex remerciant les bénévoles et qui met en vedette Atom Egoyan et Deepa Mehta. Très drôle, même après 30 fois…
  • Toronto en général.

Les moins bons moments

  • Ne pas avoir eu la chance de voir les films suivants : A Separation de Asghar Farhadi, Martha Marcy May Marlene de Sean Durkin (ça fait deux fois que je le rate!! Il était à Cannes.), Barrymore d’Éric Canuel, Hysteria de Tanya Wexler (sur l’invention du vibrateur. Il paraît que c’est à mourir de rire!), Sorry, Rabbi de Mark Slutsky, Butter de Jim Field Smith, The Oranges de Julian Farino, Le poids du vide d’Alain Fournier, Trotteur d’Arnaud Brisebois et Francis Leclerc, revoir Pink Ribbons INC. de Léa Pool (C’est aussi bon que ça…).
  • Dans la même lignée, avoir raté la conférence de presse de W.E. avec Madonna, celle de James Franco et Gus Van Sant et le tapis rouge de Starbuck de Ken Scott. Je devrais me faire cloner, mais je deviendrais jalouse de mon clone et je ne serais pas plus avancée…
  • Les tramways!!!!! GGRRR!! C’est lent, c’est chiant et la plupart des chauffeurs ne savent pas freiner comme du monde!! RE-GGGRR!!
  • Les maudits téléphones et autres gugusses que les gens ne sont pas capables d’éteindre!! Y m’énarvent avec leurs maudits appareils de schoutte!! Venez pas me dire que vous êtes tous en attente du décès de votre père ou que vous êtes tous médecins! Qu’est-ce que vous foutez au cinéma, bordel! Non-respect des artisans! SCANDALE ET CALOMNIE!! Quand on parle de téléphones intelligents, j’ai l’impression que c’est parce que ça en enlève à leurs propriétaires. Merci, bonsoir!
  • La lenteur mémorable du service à la clientèle du resto Canteen du Bell Lightbox. Engagez bordel! Il devrait changer la section Grab and go, par Wait, ask, wait, grab, wait, wait, miss your movie, paie and go.
  • L’affiche du festival. Habituellement, je suis en pâmoison, mais là, je la trouve drabe.
  • La mention Un film de… au lieu de Un film réalisé par… Y’a une grande différence dans ma tête entre les deux mentions. J’ai tendance à croire que c’est pas la majorité des films qui ne sont construits que par le réalisateur. Je cite Coppola : « La collaboration est le sexe de la créativité ». Il faut donc admettre la notion d’équipe et ainsi apporter le respect de la collaboration. C’était mon bout intello.
  • La montée de lait a assez duré, j’ai passé un excellent festival.

Mention finale

L’an dernier, le samedi avant la fin du festival, j’ai écrit à une écrivaine que j’aime beaucoup. Chaque année, ou presque, j’apportais une de ses œuvres avec moi au TIFF. Des recueils de nouvelles et puis finalement, l’an dernier, son premier roman. J’avais déjà voulu lui écrire, mais par gêne ne l’avais jamais fait. Un ami rencontré au TIFF m’avait encouragée, presque ordonné, de le faire. Jamais je n’aurais pensé qu’un an plus tard, moi et Suzon, on serait des amies, que j’aurai été invitée à son anniversaire, que je jouerai avec elle au rummy. Jamais. Cette année, je n’ai pu emmener un de ses livres avec moi, elle n’en a pas encore de nouveau. (Pas de stress, mais je suis en manque là…!!!!) Je l’ai donc trompé avec Stephen Adly Guirgis et sa pièce The Little Flower of East Orange, acheté à Toronto. Désolée Suzanne! J’aurais aimé que tu sois avec moi, qu’on parle de films, que je te fasse découvrir Toronto et son TIFF, qu’on s’en mette plein la vue et les oreilles et que tu puisses baver sur Michael Shannon en allant voir Take Shelter. On va se reprendre j’espère, puisque je n’ai pas vu ce film… j’aimerais bien le voir avec toi. DIS OUI!! Alors, voilà, j’ai hâte de te revoir et merci de ton amitié précieuse! Je ne sais pas où j’en serai rendue l’an prochain dans ma vie, mais j’espère continuer à jouer des parties de rummy mémorables et continuer à partager des discutions cinématographiques allumées avec toi.

Pensée de conclusion : Qu’est-ce qu’il y a de bon au cinéma ces temps-ci? Toujours prête, comme une louvette!

 À bientôt, pour d’autres aventures cinématographiques!

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Festin à la Simon César, froid de canard et départ.

19 septembre 2011 at 12:46 (TIFF 11)

Il est vrai que je n’en pouvais du cinéma hier, pourtant j’étais assez reposée. Plus reposée que je ne l’ai jamais été en 11 ans de TIFF après deux semaines de visionnement intense et de nuits courtes. J’avais trop hâte de me retrouver devant un repas complet et équilibré en compagnie de Simon, le tout servi façon pique-nique BBQ sur sa terrasse n’ayant pas de vue sur la tour du CN. Je suis donc arrivée plus de 20 minutes plus tôt que prévu chez lui, rattrapant tous les retards effectués durant mon séjour torontois. Il en était à la préparation de la vinaigrette césar. Une vinaigrette divinement bonne! On a papoté et on s’est préparé à sortir l’artillerie lourde vers la terrasse où le vent automnal se faisait sentir.  Il faisait vraiment froid! Salade César, burgers végés au brie sur le BBQ (avec arrière-goût de charbon de bois parce que le pain a été brulé entre le deuxième et troisième degré) mélangé avec de la bière locale. Au final, un retour à l’intérieur pour une croustade aux pommes avec fraises et porto en regardant un DVD de Julia Child que Simon avait trouvé chez Winners plus tôt en journée. Butter, sugar, butter, eggs, vanilla, buuutttteeerrrrr, butter, butter and whip cream. Julia aimait le beurre, on a bien rigolé et on s’est senti avaler ce qu’elle faisait, c’était mal! J’ai dû prendre 40 livres.

De toute cette rencontre divertissante et amusante, j’ai reçu un cadeau inespéré. Pour tous ceux qui me connaissent bien, vous savez que j’ai une affection particulière et presque maladive pour le poivre. J’adore le poivre, j’en mets presque partout et j’en mets beaucoup. Ma mère a d’ailleurs déjà, accidentellement, vidé la poivrière dans un pâté chinois, j’ai été la seule à le manger et à l’apprécier. J’ai aussi perdu une partie de mon sens du goût pendant quelques jours à cette époque. Simon ayant la même affinité avec le poivre, m’a offert un mini moulin à poivre portatif! De toute beauté, j’en reviens pas encore! J’ai tellement hâte de l’essayer!! Y’a rien de meilleur que du poivre fraichement moulu.

Ce fut donc une finale de festival en plaisir et en bonheur. À mon retour à l’hôtel, avant mon dernier dodo, je me suis fait plaisir en ne mettant pas d’alarme pour me réveiller. 6h30 est passé sans que j’aie à ouvrir les yeux et me sortir du lit. C’est plutôt 7h30 qui l’a fait, et ce, de mon propre chef.

J’ai été déjeunée au Java Café, j’ai marché un peu pour me préparer à être plus de 6 heures coincé dans un autobus. À mon retour à l’hôtel ce fut le « check out » où Clara m’a dit à l’année prochaine. Je lui ai dit : « Peut-être, on verra! » Elle a semblé être insultée, elle m’a lancé : « Comment ça on verra, je te dis à l’an prochain, alors à l’an prochain! Et puis, t’es pas obligé d’attendre un an avant de revenir! » Euh, OK, je vais revenir t’inquiètes pas.

J’avais 45 minutes pour me rendre au terminus d’autobus avant le départ de l’autobus. 45 minutes c’est amplement de temps, sauf quand y’a pas un foutu tramway qui passe ou même un taxi!! J’ai attendu 20 minutes avant qu’un taxi vide me prenne, c’est à ce moment que le tramway est arrivé.  Évidemment, j’en ai vu passé six de l’autre côté de la rue. Rien n’arrive pour rien, mais celle-là je ne la comprends pas encore. Loi de Murphy, je t’emmerde! Mais tu dois aimer ça! Le chien!

Tantôt, à mon arrivée chez moi ou ce soir, je ferai un compte-rendu de mes coups de cœur du festival. Ça s’en vient, soyez patients!

 

 

 

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Deux histoires sans fin

19 septembre 2011 at 12:02 (TIFF 11)

Les salles de cinéma du festival ont tellement reçu de gens qu’elles sentent toutes un peu le renfermé. Une odeur macabre. Une annonce que la fin est proche. Durant la dernière journée du TIFF, soit dimanche le 18, j’ai opté pour deux visionnements.

Le premier, Turin Horse du hongrois Bélà Tarr, m’a permis de rater le dîner gratuit que me proposait le TIFF lors qu’il annonçait leur prix au Four Season Hotel. Si j’avais choisi cette option, j’aurai ensuite été me gaver de gélato, puisque la boutique n’est pas très loin de là. Mais puisqu’on est cinéphile ou on ne l’est pas, j’ai choisi d’aller en visionnement.

D’une beauté magistrale en noir et blanc, rappelant aisément Le ruban blanc de Michael Haneke, Turin Horse est supposément la dernière œuvre cinématographique du plus célèbre réalisateur de la Hongrie. C’est du moins ce qu’il a annoncé lors du festival de Berlin en février dernier. Il est d’ailleurs, avec le défunt réalisateur britannique Derek Jarman, la principale inspiration de Gus Van Sant. De peu de mots, l’histoire se regarde avec contemplation durant plus de 2h30. Malheureusement, après 1h15 je n’en pouvais plus. Rien ne se passe et ma voisine de gauche faisait des bruits de bouche insupportables en se rongeant les ongles. INSUPPORTABLE!! Or donc, avant de mettre fin à ses jours et de transformer le visionnement en histoire d’horreur, j’ai décidé de quitter la salle. Des fois, on est à moitié cinéphile. Je suis quand même capable de dire que ce film reste une œuvre majeure de Bélà Tarr et qu’un jour je verrai volontiers la deuxième partie.

Avant de m’aventurer vers le dernier film, voici ce que j’ai pu faire :

  • Faire une sieste. Elle m’a semblé être de plusieurs heures, elle n’a pourtant pas dépassé le 40 minutes.
  • Pris mes courriels
  • Parler à Simon pour le souper, une dernière rencontre avant mon départ.
  • Acheter une bouteille de porto. Faut fêter ça!
  • Me balader sur Queen West en dépassant pour la première fois la rue Bathurst (j’aime bien dire ce nom de rue : Bathurst!)
  • Me procurer un café moka glacé pour me réveiller chez Dark Horse, le café hipster de Toronto, proposé par Simon.
  • Rester béante en découvrant une boutique de sacs Crumpler. J’en reviens pas encore!!! Fuck Vuitton, vive Crumpler!! (C’est le facteur nº 15 qui permet d’affirmer que je suis loin d’être ou de vouloir être une princesse…) J’adore les sacs Crumpler!!
  • Entrer dans la boutique Crumpler et dévorer des yeux la marchandise. Ne rien acheter, parce que trop fauchée et loyer, comptes, etc., à payer à mon retour… En pleurer.
  • Retourner au Bell Lightbox pour une photo du mur annonçant l’expo de Fellini et celle de James Franco et Gus Van Sant inspirée de My Own Private Idaho, qui finissaient toute deux dimanche.
  • Regarder les tasses pour en rapporter une à Normand. Elles étaient crissement laides, désolée Normand ça sera un câlin à la place. En fait, tout était assez laid. Je me reprendrai!
  • Sortir du Lightbox pour la dernière fois, la gorge un peu serrée.
  • Me rendre au Scotiabank Theater pour le dernier film.

Le dernier film du festival a été choisi en raison de son titre : Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Love (Le père de mes enfants et copine du réalisateur Olivier Assayas). Traduit en anglais par Goodbye First Love. Je trouvais ça thématique comme dernier film. La mauvaise nouvelle est que le film renferme une chose que je déteste : une jeune fille qui pleurniche après un gars qui ne le mérite pas. Les hommes font trop peu souvent la différence entre amour et désire. Les deux peuvent s’entremêler, mais la plupart du temps les hommes désirent et les femmes aiment. Les femmes pensent souvent que les hommes aiment et les hommes pensent que les femmes désirent, mais c’est souvent un leurre à moins d’un engagement profond de part et d’autre et je ne parle pas nécessairement ici de fiançailles ou de mariage. Alors moi les poulettes qui pleurnichent alors que leur « amour » préfère partir à l’aventure pour faire de nouvelles expériences de vie et que quelque temps après le départ, le gars leur écrit pour dire que ça lui fait tellement mal d’être loin sans elle qu’il préfère terminer la relation, ça me tue littéralement. Câlisse me niaises-tu?! Ça m’a mise dans le même état que lorsque j’ai fini Un amour de Swann de Proust et que j’ai garroché le livre sur le mur de la chambre de toutes mes forces. Va chier! J’pense même qu’il a été lancé par la fenêtre et qu’il a atterri sur le terrain. Bref, avant que je commence à hurler et que Atom Egoyan et Arsinée Khanjian (ils étaient dans la salle, quel couple!) me jettent des regards et me face rougir de mes actes, j’ai préféré en finir là, trente minutes avant la fin, et partir vers chez Simon pour le souper de fin de voyage. Je n’avais plus la patience d’être cinéphile.

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Avant le dernier souffle : Gélato et Burt’s bees.

18 septembre 2011 at 08:51 (TIFF 11)

Déjà la dernière journée de festival. Les derniers pas, les dernières images, le dernier envoûtement avant l’an prochain. De la 36e édition (11e en 12 ans pour moi), ce fut l’occasion encore de m’en donner à cœur joie, de me vautrer dans la création cinématographique et de faire de nouvelles rencontres.

Le point de force du TIFF reste le dialogue avec les créateurs. Au-delà des tapis rouges et de leurs vedettes, ce dialogue est de loin supérieur à ce que Cannes peut apporter en mettant ses artistes hors de portée du public, aliénés à faire les singes sur le tapis rouge légendaire du palais.

Fait à noter, le TIFF m’offre depuis plus d’une décennie de la magie complète à l’intérieur comme à l’extérieur des paramètres du festival. Que ce soit dans le fait de ne pas avoir à payer un resto où de s’apercevoir que ses produits Burt’s bees (j’en suis une fan finie!!) sont en spécial. Qu’une bouteille d’hydratant à la carotte (ça sent la vanille, mais c’est de la carotte…) est en vente à 14,99$ alors que sa jumelle identique indique 12,99$. Lorsque mentionné au commis, il me les a faits pour 10,99$ chacune. Comment résister. Ce dit commis est d’ailleurs le proprio de la boutique que je fréquente depuis plusieurs années, il m’a d’ailleurs sauvé la vie il y a deux ans alors qu’une grippe de l’enfer me tiraillait le corps. Il m’avait offert deux produits gratuits en voyant mon état : de l’huile d’eucalyptus et de la vitamine C. Peut-être était-ce parce qu’il ne voulait pas me toucher en me rendant la monnaie, mais j’avais trouvé l’attention hors du commun et un baume parfait pour mon état. Depuis ce jour, j’y retourne chaque année lui dire bonjour. Certains voient la gentillesse comme de la stupidité, je suis loin de cet avis.

Dans un autre ordre d’idée, lorsqu’en mode festival il est primordial de se faire plaisir. Le mieux est de se trouver une boutique de gélatos. C’est ce que j’ai découvert à Cannes et comme un relent de cette expérience, il s’en est ouvert une à Toronto. Un moyen format de chocolat au piment et de lime à la coriandre te requinque le corps, l’esprit, la tête et la libido en quelques bouchées de pur bonheur. Gosh, c’est sûr que je dois y retourner avant mon départ!! Ce produit électrisant éveillant tous les sens devrait être vendu à rabais à tous les pauvres de la terre et à fort prix aux aisés. Mais comme la vie est une chienne et ensuite on meurt, ben c’est le même prix pour tout le monde! La chienne!

Cette gélato a été dégustée entre deux films vraiment super. Le premier de ma journée de vendredi, fût Your Sister’s Sister de la réalisatrice Lynn Shelton. Un scénario extraordinaire, pour la plupart construit en improvisation, qui met l’emphase sur la relation entre deux sœurs et le meilleur ami de l’une d’elles. Le film s’est hissé dans mon top cinq. Vraiment, c’est à voir! La deuxième œuvre, celle suivant le délice buccal, est Un heureux événement de Rémi Bezacon. Un film français mettant en vedette Louise Bourgoin et Josiane Balasko (que j’adore!!). C’est le Bridget Jones de la maternité et de tout ce que ça englobe. C’est drôle, touchant et je ne serai pas surprise que mes amis parents me disent que c’est très proche de la réalité. Le seul hic… le traducteur de sous-titre a traduit en anglais (donc en version originale) le titre du film de Gus Van Sant : To Die For, par She’s No Angel. Euh, je ne l’ai pas compris. To Die For c’est le titre original!! Tu peux pas le changer crétin!

Ce ne fût pas la fin de ma journée cinéma de vendredi et samedi m’a également apporté de bonnes sensations, mais j’arrête là pour l’instant. J’écrirai de plus belle demain, dans l’autobus qui me ramènera vers la ville qui vivra le mois d’octobre au son du FNC. Je vous laisse deviner quelle est cette ville. Vous aurez alors droit à des tops machin de toutes sortes, un hommage au film High Fidelity et une réponse à mon amie Sophie! Je dois commencer ma dernière journée d’aventures cinématographiques du TIFF 11.  À l’abordage!

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Ongles en détresse et resto gratuit

16 septembre 2011 at 08:47 (TIFF 11)

Il ne reste que 3 jours au festival. Ça passe trop vite! Après l’adrénaline que m’a procurée Pink Ribbons INC. de Léa Pool mercredi matin, j’ai continué ma route cinématographique  en me plongeant dans l’univers du Faust du réalisateur russe Alexandr Sokurov. Le film vient de remporter le Lion d’or à la Mostra de Venise. Les seuls mots qui me viennent en tête sont : mauvaise postproduction audio! Je suis très sensible à la synchronisation de la parole et des lèvres dans un acte visuel (je l’excuse bien sûr quand c’est du doublage dans une langue différente), après 5 minutes j’étais entrain de peler le tissu de mon siège! Mon énonciation ne donne pas une juste valeur à l’œuvre, j’en suis désolée, peut-être était-ce un problème de projection, mais c’était insupportable.

Avant Faust, j’étais allée décanter dans un nouveau resto végétalien découvert par hasard. J’avais une faim de loup et comme les repas complets et équilibrés sont rares dans la frénésie d’un festival, je me suis gâtée puisque j’avais le temps de le faire. Loving Hut a procuré à mon estomac et tout le reste du circuit digestif, un exercice intense qui m’a soutenue jusqu’à tard dans la nuit. Une délectation suprême, vive manger!

Après Faust, je n’avais d’yeux que pour Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, les mêmes créateurs que Persépolis. L’histoire est moins forte que Persépolis, la fin un peu précipitée, mais j’ai beaucoup aimé les interprétations théâtrales des acteurs comme Mathieu Amalric qui personnifie le violoniste Nasser-Ali, sur qui se concentre l’histoire. J’espère qu’il sera au FNC!

À la sortie de la projection, je devais me diriger dans un complexe cinématographique situé à 20 minutes. Un tramway et plusieurs pas plus tard, j’étais par hasard derrière Jeanne. La vie est drôle! Elle allait voir le film grec Alps de Yorgos Lanthimos, réalisateur de Canine qui avait gagné le prix du public au FNC et était en nomination avec Incendies aux Oscars cette année. Le festival avait rajouté un visionnement de presse pour le film. J’ai très contente de revoir Jeanne. Elle était aussi du visionnement du film de Satrapi, c’était un réel plaisir de la revoir. Pour ce qui est du film et de son idée originale consistant à un club de personnes qui sont payées à personnifier/remplacer des gens décédés, de manière à les garder en vie dans les familles ou au côté de personnes qui deviennent seules. Ça prend beaucoup de temps avant que le tout s’installe correctement, comme si les pièces du casse-tête nous étaient remises au compte goutte. C’est un film assez troublant.

En sortant du film, l’automne avait pris sa place. Mes pieds frissonnaient cruellement dans mes Birkenstock. Une pluie fatigante tombait sur la ville et lui donnait un aura de film policier. On a marché, Jeanne et moi. On a papoté du film et de son travail comme assistante réalisatrice. C’était génial !

En arrivant dans ma chambre, j’ai décidé d’enlever la couleur sur mes ongles de doigt. Ma manucure faite avant mon départ était encore en beauté, mais mes ongles avaient poussé et ça me tapait sur les nerfs. J’avais emmené un peu de solvant. Trop peu malheureusement, puisque je n’ai pu enlever la couleur que sur deux doigts. C’était ridicule ! J’ai donc décidé de tout repeindre mes doigts pour égaliser la couleur. Évidemment, c’était encore plus affreux. Mon orgueil de fausse pitoune en prenait pour son rhume. Il était trop tard pour aller à la pharmacie, c’était fermé. J’étais en maudit.

Mon estomac avait fini par tout digérer, mais j’étais trop fatiguée pour manger. Ce fut la fin de la journée.

 

Jeudi, j’ai ouvert mes yeux qui se sont précipités sur mes ongles où l’on pouvait lire les marques de draps qui avaient sévi. J’ai toujours fait attention de ne pas dépasser les lignes dans je dessinais dans des cahiers à l’école, mais je ne suis pas capable de le faire en me peignant les ongles. Où allais-je trouver le temps pour passer à la pharmacie et m’enlever ce dégât ?

Le premier film sur la liste : Anonymous de Roland Emmerich (Independence Day, Godzilla, The Day After Tomorrow, 10,000 BC, 2012…. genre de quossé qu’il fait là?!) Le film pose la question suivante : Est-ce bien Shakespeare qui a écrit toutes les pièces qu’on lui confère? En a-t-il vraiment écrit? Telle est la question. Film d’époque, non sans charme avec de bonnes performances surtout Vanessa Redgrave.

Mais LE film que j’attendais c’était Twixt de MON Francis Coppola. Par contre, avant de finalement le voir, je devais me trouver un p’tit quelque chose à manger et aller à la pharmacie.

Twixt, c’est pas mal. Mieux que je pensais. C’est un film à texture et scénario de série B, un retour aux sources pour le réalisateur, un hommage à Roger Corman et Poe. Un écrivain (Val je suis loin de Jim Morrisson Kilmer) de livre de sorcière arrive dans un village perdu, il fait la rencontre du shérif qui a une idée d’histoire basée sur un meurtre de jeune fille à résoudre, le tout sous fond d’hommage à Edgar Allan Poe qui nous fait grâce de quelques apparitions. Je m’attendais à ne pas aimer, mais j’ai été surprise d’accepter la proposition de Coppola.

Il me restait quelques trucs à faire :

  • Voir d’autres films à la librairie média (après ça, pus capable du cinéma pour le restant de la journée!)
  • Manger, parce que pas eu vraiment le temps depuis mon levé
  • Retourner à la chambre pour rappeler Normand et constater que les pages du TIFF dans le EV rockaient !!
  • Faire un topo en direct à l’émission La Swompe à CISM (Oh que oui !)
  • Enlever la putain de couleur sur mes ongles de doigts (pus capable !! Traumatisée !
  • Aller souper avec Simon à mon resto préféré

 

Ce « post » étant assez long, je vous épargne certains détails, mais je peux vous confirmer que j’ai fini par enlever la couleur avec succès grâce à un pot magique où tu rentres ton doigt et tu le twist jusqu’à tant que la couleur ait disparue. De toute beauté. La toxicité du produit doit évidemment être alarmante…

Je passe tout de suite au souper, parce que Simon et moi, on a eu droit à un moment de magie hilarante !

Fressen est un resto végétalien avec une ambiance relaxante et sympathique. La bouffe est incroyablement bonne et l’on ne s’en sort rarement en bas de 30$, mais c’est un luxe qui avait été inscrit dans mon budget de départ. Les cuisiniers sont habituellement très jolis à regarder aussi… On a commandé de l’alcool et notre repas (3 tapas en entrée et un plat principal chacun). Après 30 minutes et plus d’attente et seulement nos verres d’eau sur la table, je commençais à trouver ça louche. Coudonc, nous ont-ils oubliés ? Eh bien OUI ! Ils nous avaient oubliés. Et boy ! Quand j’ai fait signe à la serveuse, c’est ce qu’elle nous a avoué. Elle a repris la commande. Je lui ai demandé si la cuisine était toujours ouverte, parce que le resto ferme supposément à 22h et que c’est cette heure qui était indiquée sur ma montre, elle m’a dit oui. Elle est revenue 2 secondes plus tard, une nervosité inhabituelle dans la voix, pour nous indiquer qu’on pourrait avoir notre commande d’alcool et nos tapas, mais que c’était impossible d’avoir nos plats principaux, la cuisine était fermée. Calvaire, me niaises-tu ? Simon et moi, on n’en revenait pas ! Elle a mentionné que tout serait aux frais de la maison. TOUT ! Simon a demandé s’il serait possible de rajouter une autre tapas et à cela, la serveuse a dit qu’elle pouvait tous nous les emmener. WOW ! On s’est donc régalé aux bras de la maison. Je croule encore de rire en y pensant ! On a laissé du pourboire, c’était un minimum pour la pauvre fille qui a dû assumer les erreurs et nous les faire savoir. Une mention s’impose : EXCELLENT SERVICE À LA CLIENTÈLE !! Avec tout l’argent économisé, on a été prendre un autre verre ailleurs.

La bienheureuse belette cinéphile s’est endormie comme un bébé et a roucoulé jusqu’au matin, prête à écrire une autre histoire de blogue. Oui, une belette qui roucoule ça se peut.

Ce matin, il fait beau et froid, l’automne n’annonce pas encore ses couleurs, mais sort tranquillement de son hibernation. J’adore l’automne. Il reste 3 jours au festival. Un jour, je déménagerai peut-être à Toronto.

Je tiens ici à saluer mon amie Chérisse, qui est probablement la seule à avoir suivi avec une assiduité qui me renverse mon blogue. Je t’embrasse bien fort, chère merveille ! Si jamais vous n’êtes pas Chérisse et que vous vous sentez délaisser parce que vous aussi vous suivez le blogue de A à Z, n’hésitez pas à m’en faire part, je vous saluerai dans le futur !

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Pink Ribbons INC.

14 septembre 2011 at 22:16 (TIFF 11)

Je me pose la question depuis plusieurs années : où va l’argent récolté lors des levées de fonds contre le cancer? Pourquoi tant d’argent dans la supposée recherche et peu d’avancées. Surtout pourquoi recherchons-nous un remède au problème au lieu de chercher à éradiquer sa racine? J’anticipais donc avec beaucoup d’impatience le documentaire Pink Ribbons INC. de la cinéaste Léa Pool, qui lève le voile sur la propagation du ruban rose et sa vraie signification. Mon jour est venu ce matin. Oui, j’ai préféré ce documentaire au film d’animation Monster in Paris. Une question d’impatience et d’éthique.

Quand je sors d’un visionnement, d’une projection et qu’aucune question ne me vient en tête, que le film soit mauvais ou non, c’est généralement que l’œuvre ne correspond pas à la vraie valeur qu’a pour moi le cinéma. Lorsqu’un film ne crée pas de dialogue, même de base, à quoi bon?

Le documentaire de Léa Pool, qui sortira en février prochain au Canada, est hautement satisfaisant pour mon cerveau et mon intelligence. J’en suis restée sur le cul à voir toute cette industrie du ruban rose se placer au dessus de la maladie, de la vérité, comme un voile opaque qui camoufle le cœur de l’évidence. Le rose c’est innocent, c’est doux, c’est princesse, c’est la couleur de la féminité ultime, mais à quel prix.

Encore complètement ébranlée par la recherche exhaustive et la pertinence des interventions de toutes sortes, mon cerveau est encore à « spin » et je crève d’envie d’avoir Léa Pool devant moi présentement. C’est presqu’un besoin viscéral, comme en fait foi la tonne de notes prises lors du visionnement.

Saviez-vous que le ruban rose, encourageant supposément le combat contre le cancer du sein, était à prime à bord saumon et qu’il a été créé par Charlotte Haley, une femme dont la devise est maintenant « Think before you pink ». Puisque certaines compagnies comme Esthée Lauder ont tenté d’acheter les droits du ruban. Madame Haley, voyant déjà le côté mercantile horrifiant, n’a pas voulu. Ils ont donc changé la couleur du ruban et en ont fait un symbole international de la lutte contre le cancer du sein, alors que plusieurs produits Esthée Lauder contiennent des agents cancérigènes. Pas pire hein? Vous avez la chair de poule là hein?

Un jour, une amie s’est offusquée parce que j’ai mentionné que je ne comprenais pas l’aide réelle que ça apportait tous ces rubans et la vente de produits roses. En colère, elle m’avait indiqué que sa mère avait survécu au cancer à cause de cet argent qui permettait la recherche. Je n’ai pas osé répliquer, mais je n’y croyais pas. Il y a tellement de millions supposément donnés à la recherche et on n’a rien. RIEN! Rien trouver pour guérir sans souffrir, mais principalement rien trouver sur les causes exactes du cancer du sein. Achetez un produit avec un ruban rose et on va envoyer 10 cents pour la recherche! C’est de la merde! Participez à une levée de fonds contre le cancer et tous les profits iront pour la recherche. Quel profit, bordel? Qu’est-ce qui reste après avoir payé la bouffe, les organisateurs, les serveurs, la salle, etc. Qu’est-ce qui reste? Le sentiment d’avoir aidé, sans vraiment s’impliquer?

Et puis toutes ces marches. Je ne suis pas contre, bien sûr. Un esprit de communauté s’y forme. La force d’y trouver de l’espoir. La solidarité entre les femmes, c’est important. Ça l’a toujours été et j’espère que ça le restera. C’est la machine mercantile derrière tout ça qui me rend perplexe, qui me dérange.

D’où ça vient ce putain de cancer, merde! Une femme sur dix aura le cancer du sein. Statistique de 2011. Une sur dix, y’a un problème! C’est pas normal! Je ne veux pas trouver un remède, je ne veux plus que ça existe! Que personne n’en souffre, que personne ne meure de ce cancer ou de n’importe lequel d’ailleurs.

Vous êtes curieux, curieuses de connaître les éléments toxiques dans vos produits de beauté? Allez voir ce site en anglais, mais soyez assis pour le consulter:

http://www.ewg.org/skindeep/

Alors voilà, le documentaire de Léa Pool m’a ébranlée et à réveiller en moi des questionnements et le goût de faire et de voir autrement. L’ONF a bien fait de participer au projet.

Pour en voir un extrait :

http://www.onf.ca/film/pink_ribbons_inc_clip/

 

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Rien n’arrive pour rien…

14 septembre 2011 at 07:29 (TIFF 11)

Y’a de ces journées qui nous font aimer et espérer les bonnes. Voici en « bref », par fatigue et manque de temps, les dernières nouvelles. Comme vous savez, le bref pour moi c’est du très long…

Lundi le 12 septembre

Grosse journée avec 4 films très intéressants :

  • Shame de Steve McQueen avec Michael Fassbender gagnant du prix d’interprétation à Venise. Après Hunger, Shame était très attendu. J’adore l’esthétique de McQueen. Fassbender s’y donne corps (Oh my goodness!) et âme.
  • Albert Nobbs de Rodrigo Garcia avec Glenn Close qui a passé plus de 20 ans à espérer le film tiré d’une pièce de théâtre dans laquelle elle jouait au début des années 80. Oscar en vue, ou du moins nomination.
  • W.E. de Madonna. Le « A Single Man » version féminine où la grâce, l’élégance, la beauté et la force féminine sont en avant plan.
  • Café de flore de Jean-Marc Vallée. Un film à décanter avec beaucoup de musique (Sigur Ros bonjour!), un montage (de J.-M. Vallée) très frénétique, deux histoires d’amour passionnelles dont le lien est malheureusement très peu solide.

 

Dès le matin, j’ai eu une mauvaise nouvelle. Mon amie Rougette, qui devait partir pour le Chili avec un billet stand-by, n’a pu monter, encore une fois, dans l’avion la veille. Elle demandait donc refuge. La mauvaise nouvelle n’est évidemment pas qu’elle me demande secours, mais bien qu’elle n’a pu partir. Je cœur gros et les nerfs à vif, elle m’attendait à la sortie du cinéma alors que je sortais de Shame. J’ai donc été la reconduire à l’appartement avant de courir après un tramway pour aller voir Albert Nobbs. Maudit qu’ils sont lents leurs tramways! J’en veux pas à Montréal!!

Entre A. Nobbs et W.E., je devais parler à Normand pour qu’on s’assure que tout était OK. Évidemment, ç’a été le moment idéal pour mon téléphone de déclarer forfait. Plus de fond, le téléphone a raccroché. Je me dirigeais alors vers une projection du film Butter avec Jennifer Gardner. J’étais juste dans mon temps, mais j’ai quand même dû chercher une pharmacie offrant des cartes pour rajouter des fonds. Misère! J’ai rappelé Normand en panique et je suis entrée au cinéma où on m’a avertie que la projection était annulée. Pourquoi? Aucune idée! Bon, je paniquais pour rien. Rien n’arrive pour rien ça l’air. Rougette cherche encore pourquoi elle ne peut pas partir par contre et ça fait battre son cœur à la puissance 100000.

J’en ai donc profité pour aller voir si on m’avait réservé un billet pour la projection gala du film de Madonna. Ce qu’il faut savoir c’est que les gens de la presse et de l’industrie ont droit à 5 billets gratuits pour les projections publiques, mais on n’a pas accès aux représentations gala qui coût environ 50$. Par contre, on peut toujours aller en demander un aux publicistes  du festival ou relationnistes de presse du film. J’attendais ma réponse d’une sympathique publiciste du festival rencontré avant mon premier film. La connexion Internet étant difficile, puisque la demande est excessive, mon « pote touche » arrive rarement à se connecter. C’est l’enfer!!! À ma grande surprise, j’ai eu un billet pour W.E.  J’allais donc voir Madonna. Également, j’ai demandé un billet pour Café de flore que je devais aller récupérer dans un hôtel. Le tout fait et dix litres de sueurs plus tard, je revenais à l’appartement pour me changer et rocker dans mes John Fluevog. Oh que oui!

C’est fou de voir Madonna à quelques mètres de nous. C’est vraiment une déesse à n’en voir les fans qui attendaient depuis au moins 6h00 du matin. La madone était souriante, chaleureuse et hyper entourée de protection. Vraiment impeccable cette femme et son film est un mélange entre Amélie Poulin pour la musique, Dolan pour les plans aux ralentis de femmes élégantes qui marchent dans un corridor avec musique marquante et l’esthétique recherchée de Tom Ford dans A Single Man. Un film féminin et féministe dans un décor glamour à souhait. J’ai vraiment été conquise et je me demande pourquoi le film a reçu des critiques mitigées à Venise. J’ai accepté avec plaisir les conventions cinématographiques travaillées dans W.E.

Finalement, toujours en Fluevog (mais souliers propres et confortables), j’ai été me chercher un sandwich aux œufs (parce que je n’avais pas mangé depuis plusieurs heures et mon estomac n’en pouvait plus de rugir) et j’ai été voir Café de flore… à 22h00. C’était pas la bonne heure pour voir le film. Mais intéressant par contre de voir les mêmes thèmes que dans W.E. revenir dans le film de Vallée. L’amour, l’obsession, la beauté, la musique, les vies parallèles… mais travaillés complètement différemment. Très intense comme film, mais malgré l’accueil très senti de la foule (qui incluait plusieurs personnes de l’industrie et de la production du film…), je n’ai pas tripé comme j’aurai voulu.

Je suis arrivée à l’appartement complètement crevée… pus capable.

Mardi le 13 septembre

Je dois être pas loin du 25 films en moins d’une semaine. Mon record, atteint l’an passé, est 50 pour tout le festival. Je ne suis pas sûre de m’y rendre. Je devais voir six films aujourd’hui. J’en ai vu quatre.

  • Friends With Kids de Jennifer Westfeldt. Film américain indépendant très touchant et drôle avec Maya Rudolf, Kirsten Wiig, etc. Un film bonbon qui raconte l’histoire de 3 couples d’amis qui voient leur amitié changer et faire des ravages par l’arrivée d’enfants dans leurs vies. Un peu convenu, mais attachant.
  • Wuthering Heights d’Andrea Arnold. Tiré du livre d’Emily Brontë, sœur de Charlotte l’écrivaine de Jane Eyre. Film d’époque lent avec très peu de dialogue et d’action racontant l’histoire d’amour entre deux jeunes. C’est assez bref comme résumé…
  • Page Eight de David Hare avec Bill Nighty (acteur britannique que j’adore). Ouain, j’aurai dû être plus attentive au film, pas facile à comprendre…
  • A Funny Man de Martin P. Zandvliet. Film biographique danois (YÉ!) racontant l’histoire d’un de leurs plus grands acteurs : Dirch Passer. Ouain, sté quand tu ne connais pas l’acteur et toutes les Inside jokes… La traduction de blagues, d’une culture à une autre, c’est pas évident. C’est comme faire écouter un film biographique sur RBO à des Thaïlandais. Mais c’est bien fait.

Anecdote 1 : Le premier film que je devais voir au TIFF était le court métrage Une nuit avec toi de Jeanne Leblanc. Comme le TIFF s’assure de mettre une panoplie de bons films en même temps pour nous faire pleurer et passer des heures à préparer un horaire, j’ai changé le film de Jeanne pour un autre que je ne pouvais déplacer. Je me suis dit que je verrai son film à la librairie média. La vie étant un tantinet ironique, son film n’était pas à la librairie média… Oh well, j’espère le voir au FNC.  Je savais que mon amie Sophie serait du visionnement du film d’A. Arnold. Je l’ai retrouvé avec son amie Marie et… Jeanne. Jeanne comme dans Jeanne Leblanc, la réalisatrice du court métrage que je voulais voir. Comme dans quand je lui ai demandé si c’était vraiment elle, qu’elle m’a dit oui et que j’ai crié ma tristesse de ne pas avoir vu son court, elle m’en a remis une copie. J’en reviens pas encore! J’ai tellement hâte de voir son film!! Rien n’arrive pour rien, il paraît.

Anecdote 2 : Alors que j’en avais besoin, mon téléphone a décidé de partir en grève. Sur son écran, la mention « Download, emergency, use usb » ne pouvait s’enlever. Je ne pouvais même pas l’éteindre. J’ai probablement oublié de le mettre en veille. Pourtant, je me souviens l’avoir fermé… Ma marche rapide à probablement fait que pleins de boutons ont été pesés sans mon consentement et que le pauvre à r’virer su’l top! Aucun moyen de faire quoi que ce soit. J’étais dans une colère noire! Rougette s’en est aperçu quand j’ai crissé le téléphone sur le lit  en sortant plein de sacres de ma bouche. Tente d’appeler le bureau de la compagnie de l’hôtel, ça marche pas. J’ai décidé de respirer. Maudit qu’on est dépendant de ces bibittes-là, pourtant je ne l’utilise que rarement. En plus, je venais de mettre beaucoup d’argent dessus. En allant reconduire Rougette au métro afin qu’elle se rende à l’aéroport pour la troisième fois, espérant qu’elle puisse partir, j’ai couru à un magasin d’électronique qui a décidé de fermer ses portes 5 minutes avant le temps… Le chien! Mais comme rien n’arrive pour rien… la batterie s’est vidée et en le rechargeant tout est revenu à la normale.

En terminant cette page, j’aimerais remercier Simon pour ses muffins aux banane et noix. Sans eux, mon estomac crierait encore plus souvent famine.

 

Mercredi 14 septembre, première partie.

 

Rougette n’est pas revenue cette nuit. J’ai eu la confirmation qu’elle avait pu prendre son vol pour le Chili. Elle a dû en pleurer de joie! Elle se demande encore pourquoi tout ça est arrivé. Rien n’arrive pour rien, mais y’a ben des limites à faire chier! Elle est partie pour plusieurs mois. Je lui ai quand même demandé de revenir avant la fin du monde annoncée. Elle ne m’a pas répondu, mais son visa sera expiré avant, alors j’ai ma réponse. Ça nous a permis de manger ensemble et de découvrir qu’elle ne pète pas au lit… Bon voyage Rougette! À l’an prochain!

Aujourd’hui, mon horaire est complet… en films évidemment, mais le premier commence à 9h30 ou 9h45. J’ai pas encore décidé entre le dessin animé pour enfants Un monstre à Paris de Bibo Bergeron, un ancien de Dreamworks (faut bien se faire plaisir!) ou alors le documentaire Pink Ribbons INC. De Léa Pool sur où vont vraiment l’argent qu’on donne pour la cause du cancer du sein. Le dernier je pourrais le voir à la librairie média, mais j’ai vraiment hâte de le voir alors… Bon je vais aller penser à ça dans la douche.

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Court, net et précis.

12 septembre 2011 at 00:11 (TIFF 11)

Il n’est jamais trop tard pour les défis. Il est 00h28. Le défi : Écrire le plus petit « post » jamais écrit par moi. J’ai la phrase longue, les détours éloquents. Une habitude qui se transpose dans ma manie de tout garder. Alors, voici un minuscule pas, invisible à l’œil nu, pour l’humanité, mais de la sagesse de plus dans mon baluchon. Les puces m’aideront à tenir le cap du résumé et de la simplicité… j’espère.

  • Levée à 5h00 am. Cause : Insomnie.
  • Écriture et préparation de la journée.
  • Arrivée à la librairie média pour voir Marécages de Guy Édoin. Il me reste 30 minutes à voir. J’ai hâte parce que c’est vraiment bon. Sentiment de fierté intense envers les créateurs du Québec.
  • Film 1 : Take This Waltz de Sarah Polley, maintenant enceinte et mariée. C’est bon, mais aurait été meilleur avec un montage plus serré. Film sur l’amour et la retenue du désir pour l’autre. Mets en vedette Seth Rogen (mari), Michelle  j’ai l’air d’une éternelle enfant Williams (épouse), Luke Kirby (rôle principal dans Mambo Italiano, joue ici un voisin et un prétendant sérieux pour briser un mariage tendre). Luke m’a séduit aussi… le chien!
  • Rencontre publique/classe de maître avec Coppola. Mon ventre à faim, mon cerveau aussi. Ils auront à attendre, je fais la grève de la faim afin de me nourrir des paroles du maestro.
  • Coppola fût : Sympathique, drôle, chaleureux, ouvert à toutes les questions et croit que le cinéma est jeune et n’a pas fini de nous surprendre. Il portait des bas bleus, à mon grand bonheur. J’adore le bleu! Conseil de pro aux jeunes hommes réalisateurs : Mariez-vous et fondez une famille, ça vous rendra plus stable et plus solide. Conseil de pro aux jeunes femmes réalisatrices : Ne vous mariez jamais et restez libre, ça sera plus facile pour vous. Autre conseil de pro : La chose pour laquelle vous êtes viré présentement est la même qui vous fera obtenir un « Life Achievement Award » 30 ans plus tard. Mention mémorable : « Collaboration is the sex of creativity. » Je l’aime!
  • Maudit, c’est donc ben long pareil mon « post »!!
  • Je voulais voir la rencontre publique avec James Franco et Gus Van Sant à propos de l’hommage à My Own Private Idaho. L’espace était trop petit. Y’avait trop de monde. Ciao Franco, on se reverra.
  • J’ai pris la sage décision de manquer deux films pour aller manger avec Simon et Rougette. Rougette s’en va au Chili en vol stand-by. Elle était dans son avion hier, ils l’ont débarqué parce que finalement l’avion était trop lourd. Incroyable, si proche et si loin à la fois.
  • J’ai mangé la meilleure soupe au crabe dans le quartier chinois. J’ai bu le meilleur café vietnamien glacé avec lait condensé. Du pur sucre dans mes veines. Même une pelletée de speed aurait agi comme un Valium à côté de l’effet de ce nectar.
  • J’ai quitté les deux amis. L’une pour une année, l’autre jusqu’à la fin de semaine prochaine.
  • Je suis rentrée à l’hôtel et j’ai pu faire : mon lavage, prendre une douche, finir l’ébauche de texte pour EV, faire une pré-sélection de photo pour aller avec le texte, parler à Normand en vue de polir le tout, enregistrer mon topo radio pour Les méconnus, préparer ma journée de demain, écrire quelques mentions sur les réseaux sociaux et me préparer pour Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau. Le tout m’a permis de vider un peu l’énergie débordante donnée par le café sucré et d’éviter ainsi un diabète de premier niveau.
  • Maudit, je suis déjà à près de 600 mots.
  • Je suis arrivée au Lightbox. J’ai attendu. J’ai dépassé plein de monde en me faufilant dans la file pour pouvoir entrer dans la salle. Bizarrement, je ne ressens aucune culpabilité à l’avoir fait.
  • Avant le film, au lieu de présenter des clips qui remercient les commanditaires, on a droit à un clip hommage 11/09/11 avec un Piers Handling (directeur du festival) retenant ces larmes. Un peu trop mélo.
  • Monsieur Lazhar  de Philippe Falardeau = une excellente adaptation de la pièce de théâtre d’Évelyne De La Chenelière. Elle y était d’ailleurs.
  • Note pour Philippe Falardeau : Je t’en conjure, arrête de dire que les Québécois te prennent pour un traître parce que tu présentes tes films au TIFF. Sur 4 longs métrages présentés à Toronto, ça fait trois fois (de trop) que je l’entends de ta part. Je t’aime pareil, mais arrête!
  • Y’a vraiment du beau monde à Toronto.
  • Le couple qui habite la chambre à côté de la mienne baise toujours à partir de 12h30. Si ça continue, je vais leur offrir mes services. Ne faites pas lire ce blogue à mes parents.
  • Au dodo.
  • Fin. Il est 01h04.

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